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Il m'a demandé ce que je faisais. J'ai dit j'en sais rien.
8 mars 2007

Jeudi 08 mars 2007

Je me sens mal. Comme souvent. À vrai dire, comme chaque jour. Quelque chose me passe sous le nez, se faufile entre mes doigts, joue avec mon coeur. Je n'peux pas l'attraper, je n'peux pas le toucher. Tout ce qui arrive ce soir est arrivé hier. Demain ça sera comme aujourd'hui. Répétitions, répétitions... Mais la nuit me parait douce, et demain sera plus calme. Demain j'irai mieux, sans doute. Je ne t'ai pas encore parlé de Caprice. J'en ai envie, puis de toute façon il faudra bien en parler un jour ou l'autre ici. Puisque j'ai décidé de raconter tout ce qui faisait parti de ma vie là, sans aucune honte ni crainte. La première fois que j'ai vu Caprice c'était en 6eme. En fait, je la voyais tous les jeudi, en salle de devoir sur table. Elle était devant moi, à côté d'une de ses amies. Je n'y faisais pas attention. C'était le genre de fille blonde platine, sage, passionnée des chevaux et vieillant à ce que ses notes restent régulières. Comme beaucoup d'autres j'étais à peu près comme elle. Je ne m'en rendais pas compte. Je ne la revoit pas pendant près de deux ans. Nous voila en fin de classe de 4eme. Doris est encore mon amie, mon bras droit, Salamandre reste avce nous, nous l'aimons bien, elle m'a initiée au rock'n'roll des années 60, 70. Je tombe un jour par le plus pur des hasards sur le skyblog de Caprice. Je ne sais pas qu'il s'agit du sien. Ce blog est consacré à la musique que j'écoute alors maintenant : Libertines, Velvet, etc... Je m'interresse de plus près à tout ça. Je veux connaître le créateur, la créatrice de ce site : Caprice. Caprice ? Oui : Caprice. Quoi ?! Caprice la fille blonde de 6eme passionnée de Diddl et de chevaux ? Oui, elle. Je suis tombée dès cet instant amoureuse d'elle. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pour quelles raisons. Je dévore les articles de son skyblog. J'essaie de la deviner en lisant ce qu'elle écrit. J'essaie de la connaitre et d'en apprendre un maximum. J'y retourne presque chaque soir pendant plus d'une semaine. Je ne parle biensûre à personne de tout ça. Un après midi au collège, je parle à Doris de ce skyblog, bien entendu en fesant semblant de ne pas connaître le nom sa créatrice. Doris me dit que c'est celui de Caprice, la fille dans sa classe. - Quoi mais tu déconnes ?! - ...Ben non pourquoi ? - Nan enfin j'veux dire, ah bon... - Pourquoi qu'est c't'as ? - Nan mais c'est juste que j'l'aime bien.. Que j'aime bien, plutôt... - Bah elle est dans ma classe, j'lui parle souvent, c'est une copine. Sacrée Doris ! Je me dis alors qu'il suffirait d'engager une approche. Le genre de truc ou Doris m'aurait fait participer à l'une de leurs conversations, sans qu'elle ne se doute de mon admiration, de mon adoration pour cette fille à qui je n'avais jamais parlé, de qui je ne connaissais rien du tout, si ce n'est son amour pour la musique. Doris lui avait déjà parlé de moi. Elle lui avait rapporté que j'aimais ce qu'elle aimait, ce qu'elle disait. Je lui en était secrètement reconnaissante. Caprice semble si douce, si timide. Il se trouve aussi par coincidence qu'elle est amie avec deux de mes anciennes amies : L et K. Et ça tombe vraiment mal : deux mois avant nous nous engueulions pour la dernière fois. Je me rappelle de ce jour ou je suis passée devant leur groupe : Caprice, L et K (mes anciennes meilleures amies) et d'autres dont j'ai oublié la silhouette. Je marche droit devant mais mon regard reste fixé quelques secondes sur celui de Caprice. Toute la bande à les yeux posés sur moi. J'étais persuadée (et je le suis encore) et je ne sais plus pourquoi, que Caprice parlait de moi, comme d'une fille avec qui elle avait envie de faire connaissance. Je me rappelle de son doux regard rieur, et des autres pleins de haine. J'étais fière et heureuse. Tout ne s'est pas passé comme prévu. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais voila qu'un mardi soir d'un des derniers mois de l'année de 4eme, Salamandre m'appelle. Elle a finit une heure plus tôt que moi, comme tous les mardi. Je suis rentrée chez moi, ma mère m'apprend qu'elle a essayé de me joindre. Je la rappelle (pendant l'année de 4eme tout allait bien entre nous deux, nous parlions souvent au téléphone). Voila ce qu'elle m'apprend, après quelques banales paroles pour introduire ce qui va suivre, toute excitée, comme si elle venait de toucher le torse de Pete Doherty : - Ouais et en fait quand je suis partie tout à l'heure, y avait Caprice et on est restée là a parler au moins pendant deux heures trente, c'était trop bien, j'l'aime vraiment bien cette fille, elle est trop sympa, et devine quoi ? Elle aime Pink Floyd, elle écoute le Velvet et tout et tout ! Je me rappelle avoir senti ma figure se décomposer. Impossible de sourire. J'étais jalouse. Je voulais sa mort. Sur un ton froid je lui ai demandé de qui elle parlait. Je lui ait dit par la suite que je voyais à peu près de qui il s'agissait. Je l'ai questionnée sur l araison de cette discution de plus de deux heures, et sur ce qui avait été dit. Elle ne m'a jamais vraiment répondu, si ce n'est "Oh bah de pleins de trucs, de tout, de rien, d'la musique, des gens". Je pense que c'est a partir de ce jour là qu'une barrière c'est imposée entre Salamandre et moi. J'étais tellement jalouse. Pourquoi était elle si heureuse de lui avoir adressée la parole ? Je lui en voulais à mort. J'avais attendu pendant plusieurs mois avant de recevoir seulement un sourire de Caprice et voila que Salamandre obtient d'elle deux heures d'intenses discutions sans jamais l'avoir prémédité. Les trois mardis qui suivent le même scénariot se répète. Caprice a oublié qui je suis et parle de plus en plus avec Salamandre. Lorsque celle ci aborde le sujet, je me fais distante et froide, même si je ne peux m'empécher de l'envier. Entre temps Caprice viens aux récréations nous faire la bise, en souriant davantage à Salamandre qu'à moi. Je pense qu'elle me fait la bise par simple politesse car quand Salamandre n'est pas là, elle ne vient pas me dire bonjour. Je fais semblant de haïr Caprice. Je reste de marbre lorsqu'elle vient discuter avec nous. Salamandre me demande ensuite c'qui ne va pas. Je suis triste, Caprice va briser notre amitier, Salamandre m'aimera moins; voila ce qu'elle pense. Je crois que Caprice ressens aussi tout ça : elle se fait de plus en plus distante. Nous sommes toujours vers les premiers mois de 3eme. Doris ne parle plus à Salamandre, sans aucune raison, elle évite le sujet et commence à m'éviter aussi. Caprice ne reste plus le soir parler à Salamandre, quant à celle ci, j'ai de plus en plus de mal à la supporter. Caprice en est à son troisième blog. Toujours aussi parfait, seulement il ne parle plus de musique, mais de la vie de tous les jours. Elle n'en fait pas un journal intime. Je ne sais pas pourquoi mais des centaines de commentaires s'accumulent sur son blog, elle est désormais une cyber-célébrité. Je l'aime d'autant plus. Elle va même jusqu'à rencontrer ses interlocuteurs, du moins ceux qu'elle préfère. Elle s'est fait des amis comme ça, des célébrités du net, comme elle. Minie dit qu'elle lui fait pitier, qu'elle ne peux pas la supporter, mais au fond, je sais bien qu'elle l'envie. Je ne peux pas ne pas aller sur son blog au moins une fois tous les deux jours. Caprice parle des livres qu'elle lit, de ce qu'elle aime, de ce qu'elle fait. Aujourd'hui je la croise parfois dans les couloirs, elle ne me regarde même pas, elle me fait la bise quand Salamandre est à mes côtés, c'est tout. Je passe souvent sur son skyblog, et je l'aime toujours autant. Il est 18h19 et Caprice est connectée sur msn. Elle ne me parle pas. Pourquoi me parlerait-elle ? Cela ne me fait pas de peine, je suis plutôt contente qu'elle soit connectée. J'ai l'impression qu'on discute. Je laisse la fenêtre des contacts personnels devant l'écran et je regarde son pseudo, je jette des coups d'oeil quand je fais autre chose. Je l'imagine devant son clavier.
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